Lea Vicens Midi libre Fr

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LÉA VICENS, PRÊTE POUR MADRID

La torera à cheval Nîmoise confirme son alternative en Espagne ce samedi 4 juin.

Quel bilan tirez-vous de ce début de temporada ?

Je sortais d’une très belle année 2015 en quantité et en qualité, avec des triomphes dans la plupart des grandes arènes. La programmation de ce début de temporada est exceptionnelle, tant par la catégorie des ferias où je me suis produite, que par la qualité des rejonedores avec qui j’ai alterné. J’ai coupé des oreilles dans beaucoup d’arènes, la dernière à Cordoba où j’aurais pu ouvrir la grande porte. Cette année, j’ai vraiment franchi un palier en toréant exclusivement dans les grandes ferias.

Ce jeudi, vous aviez déjà un premier cartel important avec votre confirmation d’alternative au Portugal…

Ma présentation à Lisbonne est une date très importante pour ma carrière, car les arènes de Campo Pequeno sont la référence de la corrida à cheval (elle a triomphé avec force le soir même en obtenant deux vueltas, l’équivalent de deux oreilles pour le Portugal, où les toros ne sont pas mis à mort, NDLR). C’est la capitale du Portugal, mais aussi celle du rejon, car cette tauromachie est née au Portugal. Le public est très connaisseur et cette plaza est conçue pour le cheval, avec une piste parfaite et l’absence de burladero. Il est très difficile d’intégrer Lisbonne car l’empresa est très sélective dans les toreros au cartel. J’espère y triompher.

Abordez-vous ce type de rendez-vous comme la récompense des succès passés ou avec angoisse ?

C’est évidemment un mélange de tous ces sentiments. Être au cartel de ces deux arènes est la reconnaissance de mon travail intense depuis des années et de mes triomphes de 2015. C’est aussi l’opportunité de consolider ma place en haut de l’escalafon mais, également, une grande responsabilité. J’ai fait tout le travail au préalable en préparant mes chevaux, en multipliant les succès dans de nombreuses arènes de catégorie antérieurement. Je vais à Madrid et Lisbonne en étant totalement convaincue de pouvoir y réussir. Si les choses ne se passent pas bien, ce sera uniquement le fruit de la malchance. Et non pas le manque de préparation.

Votre apoderado est convaincu que vous pourrez concurrencer dans l’avenir les deux références que sont Ventura et Hermoso de Mendoza…

Je ne veux surtout pas qu’on puisse croire que je suis présomptueuse, car j’ai un respect immense pour ces deux cavaliers. Mais mon objectif est évidemment de toréer en permanence avec eux dans les plus grands cartels des plus grandes ferias. Se rapprocher de leur niveau est une ambition. Les rattraper exigera du temps, car Diego Ventura a 15 ans d’alternative, Pablo Hermoso plus de 20, et mon vécu est pour l’instant plus limité. Je veux déjà m’ancrer dans le peloton des rejoneadors présents dans les principales arènes.

Un mot sur ce cartel de confirmation avec deux cavaliers très appréciés à Madrid ?

C’est un cartel très attractif avec Pablo Hermoso de Mendoza, qui est la grande figura du rejon, et on connaît tous son importance sur l’évolution de la tauromachie moderne. De même, Leonardo Hernandez est une figura montante qui vient de couper quatre oreilles au cours de cette San Isidro.

Quels sont vos prochains grands rendez-vous pour 2016 ?

Certaines corridas ne sont pas encore officialisées, mais je peux déjà dire que je vais toréer en France à Bayonne, Dax, Mejanes et les Saintes, et que je continuerai à me produire dans les plus grandes ferias espagnoles, comme à Bilbao ou Alicante.

Quand vous regardez en arrière, n’avez-vous pas le vertige en touchant aussi rapidement les sommets de l’escalafon ?

Avoir la reconnaissance des professionnels taurins est une satisfaction importante, compte tenu du niveau actuel de la tauromachie à cheval. C’est vrai qu’un tel parcours en seulement cinq ans est assez incroyable pour la plupart des aficionados, car je suis en concurrence avec des cavaliers bien plus expérimentés. Ce n’est pas le fruit du hasard. C’est la récompense de beaucoup de travail et aussi de certaines aptitudes pour m’améliorer et faire progresser au quotidien mes chevaux. Maintenant, il faut poursuivre cet investissement pour continuer encore ma progression et maîtriser un maximum de paramètres.